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  NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS " MENER EN BATEAU " (1)
Pour exalter l'humilité de Dieu venant " habiter " chez les hommes il est de bon ton de présenter comme plus ou moins abjecte la condition sociale qui sera celle de Jésus, fils de Joseph, à Nazareth. Un charpentier, un menuisier, vous voyez çà ! (Si encore c'était un ébéniste !)

Il y a là un contresens absolu (2). C'est nous, dans notre Occident vaniteux , qui avons dévalorisé le travail manuel. Chez les Juifs, au moins à l'époque de Jésus, il n'en était pas ainsi. La page qu'on va lire d'un homme qui s'y connaît, Robert Aron, le montre bien (3) ; Ce qu'il nous faut essentiellement comprendre si nous voulons parler de " l'humilité de Dieu ", c'est qu'elle est toute entière dans l'Incarnation. Verbum caro factum est. Alors là, oui ! " Anihilavit: Il s'est anéanti " (Phil. 2,7). Qu'il ait choisi une condition sociale très " ordinaire " en cette incarnation n'est pas évidemment sans intérêt mais d'un intérêt très secondaire: menuisier ou énarque..., de toute façon ce serait passer du tout au rien ! Dieu dans le ventre d'une femme ! Dans la peau (4) d'un homrne! Un jour sous une croûte de pain ! (4) Alors là, oui! Et dès lors il n'y aura plus qu'à adorer ou à nous fondre!

Notes:

(1) : Titre à dessein percutant.. et dont l'impact voudrait s'étendre bien au-delà du sujet ici traité ! Comme une imitation à l'exercice du sens critique.

(2) : Tout comme lorsqu'on nous présente les bergers appelés à la crèche comme. des " brigands. " Ceci pour introduire l'idée que Jésus-Christ tient d'abord pour les marginaux. C' est peut-être vrai mais doit être établi sur d'autres bases. Des " brigands " les bergers ?.Quelle blague ! Ou ils sont propriétaires de leurs troupeaux respectifs et alors ce sont presque des " capitalistes ", ou ils sont employés.. et dès lors dignes de confiance. Disons que ce sont des pauvres, que Jésus tient d'abord pour les pauvres et cela suffira !

(3): Les années obscures de Jésus (Desclée de Brower, 1979, p. 45-46) livre de grand intérêt pour son érudition, de même que son frère jumeau Comment priait Jésus enfant ( chez Grasset ), mais très déficient par sa méconnaissance du Christianisme. La mission de Jésus ne serait que d'étendre le monothéisme par le monde ? Jésus ne serait au fond qu'un prophète juif ? Et pour qui est du Judaïsme lui-même, est-ce vrai que ce qui compte n'est pas tant la vérité des faits appelés ".fondateurs " (Exode, etc. ...)que leur symbolisme ? Mais alors à quoi, en quoi croit-on et qu'est-ce que croire ? Dès qu'on admet I'lncarnation de Dieu en Jésus toute cette érudition explose. Nous sommes introduits dans un autre monde, même si la pensée de Jésus s'est structuré dans le judaïsme et si l'Evangile est plein de réminiscences de l'Ancien Testament. Par ailleurs le soucis de l'auteur de justifier son peuple le porte à faire du rejet de Jésus une espèce de malentendu... imputable surtout à la puissance occupante ! N'est-ce pas un peu trop ?

(4) : Expressions à entendre dans le sens catholique, évidemment (ni adoptianisme, ni impanation.)

A la découverte d'un prince discret (P. Francis VOLLE C.P.C.R.)
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