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LES PROFONDEURS DE JOSEPH
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Mgr.Gay (1815-1892), qui fut évêque auxiliaire de Poitiers, a écrit sur saint Joseph d'originales réflexions que j'aime reproduire !ci. (D'autres assertions de sa plume sur notre Saint me plaisent moins parce qu'elles me paraissent trop emphatiques)
1)Réflexion sur les richesses de la nuit, la joie de leur découverte, leur supériorité par rapport à ,ce qui surabonde de clartés mais de clartés toutes "en surface". Vrai d'ailleurs et d'abord pour l'Evangile en sa substance. C'est à le creuser qu'on gagne. "Plus on (le) regarde, plus on découvre, et plus ce qu'on découvre est beau.
On ne peut guère réfléchir sur cet incomparable saint sans être frappé des ombres épaisses qui l'enveloppent. Nous avons le souvenir d'hommes nombreux que le monde appelle grands, et qui le sont à divers titres. Leur histoire est écrite avec la plus grande précision; on sait leurs actes; on a soigneusement recueilli leurs paroles; le lieu et la date de leur naissance ne sont même pas discutés; On connaît parfaitement l'année et les circonstances de leur mort, enfin ils sont pour nous en plein jour historique. De saint Joseph, au contraire, l'histoire ne dit à peu près rien : dix ou douze lignes dans l'Evangile : où pas un mot de lui n'est rapporté, c'est tout. Vous le voyez donc, cet homme est dans la nuit ; sa vie est pour le monde une nuit véritable : obscure, comme la nuit l'est toujours; mais, comme toute nuit l'est aussi, profonde, majestueuse et religieusement émouvante : à tel point qu'on finit par trouver cette existence si dérobée plus belle, sans comparaison, plus grand
e, plus attachante que celles qui sont pour nous complètement éclairées. Quand on a tant soit peu étudié ou en eux-mêmes ou dans leurs œuvres ces personnages dont nous parlons, on a tout vu. Ce que l'on voit est intéressant si l'on veut ; cela peut avoir un certain charme et ne pas manquer non plus d'utilité ; mais c'est toujours le même spectacle, fort limité dans tous les sens ; tout est à la surface et l'on ne gagne rien à ,creuser. Il n'en va pas du tout ainsi de saint Joseph. Lorsqu'on commence de le considérer, on n'a d'abord devant les yeux qu'une sorte d'apparition grave, douce, tranquille, plus recueillante encore qu'attrayante . Si pourtant on persévère en sa contemplation, on s'aperçoit bientôt que plus on regarde, plus on découvre, et plus ce qu'on découvre est beau. La teinte à peine éclairée de la superficie cache un fond tout resplendissant ; et telle est la profondeur de ce fond, qu'elle semble croître à mesure qu'on le sonde, et qu'en somme l'âme se sent en présence
d'un abîme. Elle est alors comme insensiblement soulevée ,au-dessus du monde ordinaire de ses préoccupations et de ses pensées, elle respire un air plus pur et comme embaumé ; on dirait qu'une brise lui arrive de la patrie éternelle. Simplifiée et pacifiée en elle-même, elle est tout entourée d'une influence céleste, et ressent l'impression d'une sorte de voisinage de Dieu...
2) Même profondeur concernant le "pontificat suprême" Saint Joseph en son labeur d'artisan: "Il rassemble et sacre le travail universel et des hommes et des choses, pour le couronner par le sien et en offrir le produit en sacrifice et en aliment au Créateur. Par lui, la nature extérieure tout entière monte au-dessus d'elle-même; et, revenant à Dieu, qui est son principe, commence à s'acquitter envers lui comme il est possible..."
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A la découverte d'un prince discret (P. Francis VOLLE C.P.C.R.)
Editions Joyeuse Lumière, 21 bis rue Dareau, 75014 Paris, Tel. 01 45 81 08 73
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