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  JESUS, FILS DE DAVID - DAVID, ANCETRE DE DIEU
Lorsque les foules de Palestine acclamaient Jésus comme "Fils de David" (ainsi le jour des Rameaux Mt. 21, 9) ou quand des clochards l'imploraient sous le même nom (ainsi les deux aveugles de Mt. 20, 21-22), ce n'était pas, évidemment, après consultation de son arbre généalogique, (a fortiori s'agissant d'un païen, la cananéenne Mt. 15, 22). Il s'agissait une grande louange, prolongement sur lui de l'auréole dont les siècles avaient encerclé la figure du plus illustre roi d'Israël. Tout comme les musulmans d'aujourd'hui appellent "fils de Saladin" quelques-uns des leurs particulièrement honorables. David devait sa gloire à bien des titres sans doute : ses exploits guerriers qu'amplifiait . la légende, sa qualité de Père de la Patrie, l'héritage laissé et confié à Salomon (construction du Temple, notamment), mais il est d'autres, moins ronflants, peut-être mais singulièrement édifiants, qu'avaient consignés les livres sacrés. Ceux-là d'ailleurs convenaient à Jésus bien mieux que les premiers et c'est à eux que renvoyait d'abord le psaume 13 1, 1 : "Memento Domine David et omnis Mansuetudinis ejus - Souviens-toi, Seigneur, de David et de toute sa mansuétude". Mansuétude ? C'est la traduction de la Vulgate. Elle en a gêné plus d'un qui préfèrent: labeur, peine, piété, ferveur, tant à cause du contexte que de l'atrocité de certains gestes du grand Roi (v.g. 2 Sam. 9,2) mais c'étaient mœurs du temps !

Renvoyés aux qualités morales c'est plaisir d'aligner les anecdotes justificatrices.

- Piété et fidélité vis à vis de Dieu, c'est certain: sa danse devant l'Arche (2 Sam. 6), son repentir après sa double faute (2 Sam. 10- 1 2), son humble prière pour sa Maison (2 Sam. 7, 18-29), les nombreux psaumes qui lui sont attribués, ses recommandations à son fils Salomon pour le maintien de l'Alliance avec Yahwé (1 R. 2)." C'est promis de mon coté, dit Dieu, la lune en est témoin. Mentir à David, jamais !" (Ps.88)

- Piété familiale également. David se montre un père soucieux du bonheur des siens. La mort d'Absalon le bouleverse; sa douleur en est quasi scandaleuse (2 Sam. 19). L'amour qu'il porte à Jonathas reste proverbiale (2 Sam. 1, 16-27).

- Dans une ligne rapprochée soulignons son extrême respect pour le caractère sacré de la lignée royale. Non seulement il se refuse à tuer Saül à sa poursuite lorsque ce dernier est à sa merci dans la caverne mais son cœur se met à battre du simple fait d'avoir coupé un morceau du manteau royal (1 Sam. 24, 6). Et encore : "Qui porterait la main sur l'oint de Yahwé sans commettre de faute ?" (1 Sam. 26, 9) - Il fait mettre à mort l'Amalécite qui a osé, pourtant à sa demande, achever Saül (2 Sain. 1, 15). Merveilleuse élégie du vaincu, son ennemi hier encore. Il remercie chaudement les gens de Galaad pour lui avoir donné sépulture (2 Sam. 2, 4-7) - Il fait décapiter les meurtriers d'Ichbochet fils de Saül (2 Sam. 4) et se montre dune grande bonté pour Mephibochet, fils de celui-ci (un handicapé, boiteux des deux pieds: le roi le fait manger à sa propre table (2 Sam. 9 et 2 Sam. 19, 30).

- D'une grande noblesse il se refuse à la discrimination qui lui est demandé - partage du butin entre guerriers d'inégale efficacité (1 Sain. 30, 24) - Son indignation dans son écoute de l'histoire du mauvais riche qu'il prend d'abord à la lettre (2 Sam. 12, 5-6)

- Humble dans l'adversité : sa fuite devant Absalon (2 Sam. 15, 30 - 16, 14), généreux dans le pardon (2 Sam. 14, 15 et 2 Sam. 19, 17-43) etc.

- Les écrivains sacrés ont relevé des anecdotes qu'ils n'ont donc pas considéré comme du détail . A juste titre. C'est tellement beau ! Ainsi :

- Assoiffé pourtant il se refuse à boire l'eau rapportée par trois guerriers au péril de leur vie (2 Sain. 23, 13-17)

- Parce que son esprit n'est pas porté à une grandeur tablée sur la force, et pour agir au plus près de la Loi (note de la T.O.B avec références) il fait couper les jarrets de centaines de chevaux pris sur l'ennemi (2 Sam. 8, 4)

- Devenu vieux il ne peut plus se réchauffer dans son lit. On lui propose la compagnie d'une jeune fille qui coucherait avec lui. Elle est extrêmement belle mais "David ne la connut pas" (1 R, 1-3)

- Ajoutons son refus de reprendre les dix concubines qu'Absalon, son fils, a souillées (2 Sam. 20, 3) "Il pourvut à leur entretien mais il n'alla plus vers elles".

Tous les descendants de David n'auront pas la même noblesse que leur ancêtre. Mais tout se concentre, pour ce qui est de la grandeur d'âme, dans le dernier mentionné dans la Bible avant Jésus-Christ, Joseph (Mt. 1, 16 et 1, 20). De Jésus plus n'est besoin de parler ! Mais il devait être content de s'entendre appelé du nom mentionné. Lui-même parfois cita le pieux ancêtre. (Mt 12, 3-4 ; Mt 22, 43)

A la découverte d'un prince discret (P. Francis VOLLE C.P.C.R.)
Editions Joyeuse Lumière, 21 bis rue Dareau, 75014 Paris, Tel. 01 45 81 08 73