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  MIEUX QUE DANS UN ROMAN POLICIER
Cacher chez soi pendant des années un homme dont l'identité doit absolument être tenue secrète ne doit pas être petite affaire. Surtout s'il ne s'agit pas de le cacher dans quelque souterrain ou pièce obscure mais de le cacher tout en le laissant se produire au grand jour, comme tout le monde. Surtout encore si cela doit avoir lieu dans un contexte humain étroit où l'on se coudoie à longueur de journée. Quelles frayeurs pour le responsable dès que quelqu'un semble se poser des questions qui pourraient mettre sur la piste! Que d'habileté à déployer pour faire diversion ! Le fin du fin serait que personne ne soupçonne rien, mais l'expérience montre qu'à la longue tout se dévoile, tout se sait, soit qu'il y ait eu maladresse, soit que la situation devienne d'un embarras insurmontable.

Eh bien, nous avons un cas au moins où le secret fut gardé, bien gardé, et cela pendant trente ans, sans le moindre soupçon, semble-t-il. justement dans le contexte difficile de rapports humains ne permettant aucune cache. Chapeau à l'homme qui sut s'y prendre si bien que rien ne transpirât de sa mission de garde ! Et chapeau encore à celui qui devait accorder sa stratégie à celle du gardien pour ne pas se trahir lui-même !

Vous allez chercher notre cas dans les livres d'histoire profane ? Peine perdue ! C'est dans l'Evangile seulement que vous le trouverez. Etonnez-vous, il s'agit de saint Joseph. Les événements auxquels je fais allusion vous étant connus. J'insiste seulement sur l'étrange lumière qui s'en projette ainsi sur notre Saint. Il est autre chose qu'un " père nourricier " un " protecteur de la Sainte Famille ", il est le grand stratège qui permit à Dieu de laisser grandir son Fils sur terre jusqu'au temps marqué pour sa manifestation en Israël vers la trentaine (Siméon et Anne enterrés depuis longtemps!) L'air de rien, au grand jour et sans que personne s'en doute. Dans l'extrême familiarité pourtant des rapports humains dans un petit village d'Orient (pourquoi si petit, alors que la cache " dans l'anonymat " eût été plus aisée dans une grande ville ?). C'est merveille d'habileté.

Pour Joseph et pour Marie aussi qui partageait avec son époux le même devoir, le même souci et parfois la même angoisse.

A la découverte d'un prince discret (P. Francis VOLLE C.P.C.R.)
Editions Joyeuse Lumière, 21 bis rue Dareau, 75014 Paris, Tel. 01 45 81 08 73