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LA VIE CACHÉE DE NAZARETH
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Il est diverses façons de se cacher : disparaître de la circulation, se camoufler, utiliser la chirurgie esthétique; la plus facile, la moins coûteuse, étant encore de mentir soit en paroles, soit en actes. Par exemple, en donnant le change.
C'est la méthode qu'utilisent les pyromanes soudain transformés en pompiers ou les collaborateurs de la police pour rechercher des criminels qu'ils sont eux-mêmes. Qui pourrait se douter, en effet, devant le zèle déployé par les uns ou par les autres, qu'on est en présence des vrais coupables ? Sauf que le procédé est maintenant trop commun pour ne pas être quelque peu éculé...
Et ce long préambule pour insinuer quoi donc ? Mais que ce pourrait bien être par ce genre de subterfuge (en le dosant tout de même à l'intérieur de la morale) que le secret sur Jésus a été si bien gardé à Nazareth, pendant 30 ans. Joseph, à la synagogue, parmi ses amis, dans le groupe de prière et d'étude auquel il se mêle, parlant lui aussi avec chaleur du Messie à venir, éloignant par le fait même tout soupçon sur l'identité de celui qu'abritait sa maison...
Il y aurait forcément du mensonge, là-dedans ? Allons donc! Jusqu'à la limite de ce qui est permis en matière de restriction mentale, puisque le péché doit être absolument écarté des lèvres et de l'esprit du juste ; convenons pourtant que Joseph a dû être mis quelquefois sur la sellette, en mauvaise position, marchant sur des braises au sujet de son fils, - un fils si sage et docile, si pieux et pourtant, apparemment contre la Loi, demeurant célibataire -. Admettons que ce pourrait être une bonne façon pour lui et peut-être pour eux deux de camoufler le vrai en plaidant le faux, en distançant leurs voisins et concitoyens dans l'ardeur des attentes au sujet du Messie.
Tout sauf le mensonge, mais assurément rien dans la vie cachée de Nazareth qui ressemble de près ou de loin à du mutisme et à fortiori à une vie de solitaires cachés dans quelque caverne.
Vie cachée oui, dans l'anonymat, dans " comme tout le monde ", en en rajoutant même au besoin!...
Lorsque parut le livre du P. Poulain intitulé Des Grâces d'Oraison (vers 1930 ?), les jésuites de " Ginette " à Versailles se regardèrent interloqués... Et leurs successeurs se regardent peut-être encore la bouche ouverte. L'ouvrage est une somme de doctrine spirituelle, décrivant les étapes de l'ascension vers Dieu jusqu'aux sommets de l'union mystique et cela avec une sûreté de plume qui sentait l'expérience. L'auteur partait ou parlait évidemment de son vécu. Or, il était prof de Maths et surveillant dans l'école, connu comme espiègle, volontiers facétieux, le contraire donc de ce que suggérait plutôt la matière de son ouvrage. Voilà un homme qui avait bien caché son jeu, qu'on avait aidé sans doute à cela (" glasnost oblige " pour les SJ. devant leurs Supérieurs !)
La méditation de la vie cachée de Jésus avait pu lui être utile en ce sens.
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A la découverte d'un prince discret (P. Francis VOLLE C.P.C.R.)
Editions Joyeuse Lumière, 21 bis rue Dareau, 75014 Paris, Tel. 01 45 81 08 73
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